samedi 16 octobre 2021

Lettre à un Covidien : un voyage dans le temps

Image de Margaret Anna Alice: "femme fourrée dans une bouteille"

Voici un document intéressant, je veux dire d’un point de vue historique — les meilleures estimations le datent d’il y a environ mille ans, juste au commencement de notre glorieux reich — mais aussi clinique, oserais-je dire psychiatrique, tant il démontre à l’excès l’effroi irrationnel de certains devant l’avancée inéluctable du Progrès. Car qui pourrait douter que le Nouvel Ordre Hygiéniste Mondial constitue un progrès formidable? Seule une âme dérangée, profondément pervertie, peut-être délirante (le pseudo de l'auteur,  Alice Through the Looking-Glass, le laisse clairement entendre) peut voir le mal là où au contraire réside le plus grand bien, y compris le sien, tel que l’a défini très clairement notre Docteur Suprême de la Loi. L’auteur, à en juger par son nom de plume Margaret Anna Alice, se revendique triplement femelle (coutume ancienne et grotesque où on séparait les gens en fonction d’un sexe imaginaire) et présente le travers habituel de cette sorte de personne, à savoir une tendance au babillage sans queue ni tête. Connaissant la patience très restreinte de nos lecteurs pour ce type de verbiage incohérent, mélodramatique, exalté et insensé, j’ai donc procédé durant ma traduction à des coupes que je qualifierais de sanitaires.  Mais le lecteur historien ou amateur de ce genre de cas psychiatrique, et doté d’une abnégation au moins égale à la nôtre, peut retrouver la version originale et intégrale ici.

Bonjour chez vous. Je comprends, vous êtes un croyant. Vous avez une foi sans faille et zélée dans le système. Vous croyez en la ScienceTM. Vous jugez que tout ce qui tombe en dehors des limites admises par l’histoire officielle est de la désinformation, des théories du complot, des fausses nouvelles.
Vous arborez consciencieusement votre insigne d’obédience. Vous observez scrupuleusement les distanciations sociales. Vous vous enfermez quand on vous dit de vous enfermer. Vous reportez aux autorités ceux qui violent le confinement et les autres restrictions.
Vous avez été le premier dans la queue pour recevoir l’injection. Vous avez encore été le premier pour recevoir la seconde injection. 
Vous avez pleuré de joie à ces deux reprises. Vous ne supportez pas d’attendre la troisième, le booster.
Vous n’avez pas perdu votre temps à faire vos propres recherches hors des avenues autorisées ; à lire des articles scientifiques revus par les pairs non financés par le cartel des drogues pharmaceutiques ; ou d’évaluer avec un esprit critique les articles de presse répétés comme des perroquets par vos politiciens, journalistes, experts préférés.
Vous demandez que quiconque est non-croyant se soumette aux décrets de votre foi ou bien soit exclu de la sphère publique, privé d’emploi, refusé aux portes des hôpitaux, perde son droit à manifester, soit intimidé jusqu’à soumission complète et mis en quarantaine.
Vous trouvez ces hérétiques dégoûtants, de méprisables individus par qui passe la maladie, des menaces pour la santé publique. Vous ne seriez pas contre le fait de les enlever de votre communauté, peut-être les concentrer dans des centres de détention spéciaux — en tout cas jusqu’à ce qu’ils reçoivent leur injection. Vous ne ressentez aucune pitié s’ils meurent. C’est leur faute après tout.
Peut-être n’êtes-vous pas à ce stade. Pas encore. Donnez vous quelques semaines de plus. Les propagandistes vous y amèneront. Regardez où vous êtes déjà arrivé. Regardez combien de droits vous avez abandonnés volontairement, combien de valeurs vous avez laissé tomber en route — au nom de la sécurité, au nom de la santé, au nom du bien public. Vous avez senti que ça valait le coup. Et vous ne le regrettez pas.
Vous souhaitez seulement que d’autres ne continuent pas de crier des « mes libertés », « mon corps, mon choix » et autres idées stupides obsolètes. Ne réalisent-ils pas à quel point ils sont égoïstes ? Quel risque ils font courir à leurs concitoyens ? C’est une urgence — une crise mondiale catastrophique incalculable, sans précédent — et nous ne retournerons jamais à la vie normale s’ils continuent obstinément d’insister pour garder leurs « libertés », pas vrai ?

J’aimerais parler à votre moi d’il y a deux ans. Si on avait dit à ce moi que le monde entier pouvait être mis à l’arrêt et nos libertés suspendues au gré des caprices de ses leaders pour un phénomène avec lequel les humains ont fait et su faire depuis des millénaires, vous croiriez que je suis en train de décrire une dystopie de fiction. Il se peut que je sois capable de raisonner avec cet ancien moi. Au lieu de quoi, c’est un exercice probablement voué à l’échec d’essayer de réveiller un otage victime du syndrome de Stockholm subissant les machinations maléfiques de son geôlier.
Revenez deux ans en arrière — l’été 2019 disons. Que faisiez-vous alors ? À quoi ressemblait votre vie ? Comment voyiez-vous votre vie passée, présente et future ? De quoi vous souciiez-vous ? Comment passiez-vous votre temps ? Quelles étaient vos valeurs centrales ? Que penseriez-vous de vos pensées, de vos ressentis, de vos comportements actuels ?
C’est à cette personne que je veux parler — pas à votre moi actuel. Je suis certaine que votre moi de 2019 serait fasciné d’entendre ce que votre moi actuel a à lui dire — bien que je serais prête à parier quelques milliers de dollars inflationnistes qu’il ne reconnaîtrait pas ce que vous êtes devenu.
Et je ne parle pas de vous personnellement. Vous êtes probablement une personne de bonne volonté qui fait ce qu’elle pense être le mieux. Je comprends d’où vous venez. Je comprends pourquoi tant de personnes de bonne volonté sont comme vous.
Je parle à tous ceux qui persistent à accepter sans esprit critique les raisons données pour transformer notre monde en une prison à ciel ouvert. Je parle à tous ceux qui marchent tout endormis dans leur esclavage sans s’étonner de rien, sans même le désir d’examiner la situation d’un autre œil que celui de ses maîtres.
Si nous n’avions pas subi un cas collectif du phénomène Baader-Meinhof, orchestré par des experts en contrôle des foules comme The Behavioural Insights Team — équipe décrite sans malveillance par le site officiel du gouvernement anglais comme « l’Unité des Pousseurs de Coude » — et appliqué au travers des médias mainstream et des réseaux sociaux, vous seriez toujours en train de vivre et d’apprécier la vie comme deux ans plus tôt.
Mais alors vous avez volontairement abandonné nos droits, un à un, à cause de votre peur. Nous n’aurions pas commencé à percevoir nos congénères comme des armes biologiques qui doivent être vilipendés, ostracisés, éliminés.
La ségrégation médicale divise davantage des populations déjà fragmentées, nous rendant ainsi plus faciles à contrôler. Le traumatisme psychologique de cette isolation et de cette fragmentation est incalculable, et l’étendue entière des dégâts ne sera pas comprise avant des décennies.
Voici un exemple. Dans une manifestation, une vieille femme en chaise roulante brandissait une pancarte disant « Je préférerais mourir de Covid que de solitude » — un sentiment partagé par des millions d’autres dans les maisons de retraites médicalisées du monde entier. Quel droit avez-vous de prendre cette décision pour elle, pour eux — pour n’importe lequel d’entre nous ?
Revenez à votre moi d’avant et considérez ce qu’il pense du fait de criminaliser des actes comme s’étreindre, s’embrasser, sourire, chanter. Les maladies contagieuses existaient alors tout autant. Nous n’avions pas été encore conditionnés à craindre la présence physique de l’autre.
La déshumanisation est si efficace que nous ne pouvons plus voir le visage des autres, toucher leur main, leur parler de vive voix, ou les prendre dans nos bras. Et aujourd’hui, la nouvelle chef de la santé de la Nouvelle-Galles du Sud dit aux gens :  « ne commencez pas une conversation ». Que craignent-ils que nous nous disions ? Quand les gens n’ont plus de conversation en réel, toutes les discussions passent par le filtre de Big Tech, qui décide ce qu’il est bien pour vous d’entendre.
Chaque aspect des régulations appliquées mondialement est conçu pour nous séparer les uns des autres, ils créent un système d’apartheid qui rend illégal toute dissension et encourage la persécution de ceux qui questionnent l’État.
S’il vous plait, rappelez-vous l’humanité de ceux qui ont été progressivement voués aux gémonies — jusqu’au point où vous trouvez normal qu’ils soient financièrement pénalisés, exclus des premières nécessités, arrêtés, retenus en captivité. Cela se passe ailleurs. Ne vous faites pas d’illusion en croyant que ça ne peut arriver ici, chez vous.
Pour terminer, je vous laisse avec le témoignage d’une femme courageuse, survivante de l’Holocauste, qui avait traversé tant de terribles épreuves avant de succomber finalement dans un confinement solitaire.
Selon la nécrologie du New-York Times : « Vers le printemps 2020, Inge Ginsberg vivait dans un centre médicalisé de Zurich quand elle a contracté le coronavirus. Les restrictions dues à la pandémie ont souvent empêché les résidents de voir qui que ce soit, autres résidents ou visiteurs, et l’isolement a fait une victime en sa personne. « Nous n’avons aucun doute qu’elle soit morte d’ennui, de solitude et de dépression », dit M. Da Silva. Lui et Mme Caruso sont restés en contact avec elle par téléphone et les trois ont commencé une nouvelle chanson pour le groupe (NdT : le groupe musical d’Inge Ginsberg) intitulée « Jamais Plus », tirée aussi de l’expérience de l’Holocauste de Mme Ginsberg.
« Toutes mes chansons contiennent un message » a dit Mme Ginsberg. « Ne détruisez pas ce que vous ne pouvez pas remplacer ». Elle a ajouté un second message : « Vous ne pouvez éviter la mort, alors riez en. »

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