samedi 6 mai 2023

Voiles d'or en abîme passant : préface pour une édition future


Voiles d'or en abîme passant est le septième et dernier tome de la série des Sept Cercles de l'enfer. C'est aussi, et de loin, le plus long. J'ai l'habitude de dire que ma distance de prédilection est le 800 ou le 1500 mètres; ici, on est clairement plutôt du côté du 10000.

C'est aussi, très probablement, ma dernière performance dans ce domaine (celui de la fiction littéraire) ou du moins la dernière publiée (puisque l'ordre de publication ne suit pas toujours l'ordre chronologique de leur rédaction : le sixième tome, Jeu de mort, dont je parle ici, a été écrit en fait juste après "Voiles d'or" sur la lancée de mon inspiration, même si le sujet n'a presque rien à voir). Je peux imaginer écrire par la suite quelques contes, quelques rêveries, quelques voyages oniriques  illustrés ou quelques poèmes (si on inclut la poésie dans la fiction, ce qui est discutable) mais aucune oeuvre de longue ou même moyenne haleine. 

Ce n'est pourtant pas que l'écriture de ce roman et le labeur associé m'aient dégoûté de l'entreprise. Au contraire, j'ai pris plus de plaisir à l'imaginer et trouvé plus de satisfaction à le transcrire que bien des textes plus brefs que j'ai pu écrire précédemment. Mais à tort ou à raison, j'ai eu le sentiment d'avoir lancé mon javelot (pour rester dans les métaphores athlétiques) aussi haut et loin que je le pouvais et que je ne pourrai jamais dépasser ni même atteindre cette marque. Or, durant toutes ces années de bagne consenti, mon moteur principal a été la conviction que je pouvais toujours faire mieux; sans elle, il n'y a plus de sens à continuer.

Je ne vais pas trop parler du roman dont on pourra trouver une présentation pas plus inexacte ici qu'ailleurs. Je ferai juste remarquer au lecteur très naïf que l'explication du titre fournie dans cette présentation est évidemment aussi fictive que le reste. En réalité il s'agit d'un exercice en forme de blason, chaque terme ayant un sens particulier dans la langue héraldique, qui est essentiellement graphique : voile, or, abîme, passant.

J'ai choisi une citation de Rimbaud pour ouvrir le roman, tirée de son poème le plus célèbre mais certainement pas la strophe la plus connue, pour deux raisons : d'abord parce que Rimbaud reste mon poète préféré et surtout parce que j'aurais pu sans forcer beaucoup appeler ce roman Le bateau ivre.


Vous pouvez lire sans bourse délier un assez long extrait du roman ici.