vendredi 25 décembre 2015

Philip K. Dick et le cinéma




Dick n’a pas eu beaucoup de chance avec le monde littéraire durant sa vie mais son fantôme au moins peut se consoler en se disant qu’il en a beaucoup avec le cinéma. Le nombre de ses textes, romans et nouvelles surtout, qui ont été adaptés au cinéma, voire plus récemment en série vidéo, est tout à fait impressionnant : je vous laisse le vérifier en allant voir sur Wiki.

Tous ses textes n’ont pas donné lieu à des chefs d’œuvre du septième art et il faut dire ici que tous ses textes adaptés n’étaient pas des chefs d’œuvres de la littérature, loin s’en faut. Actuellement, je n’ai pas encore réussi à visionner toutes les adaptations vidéographiques qui ont été faites à partir de ses récits mais j’en ai vues tout de même une bonne part, des films très connus, d’autres beaucoup moins. Aussi il y a une remarque générale que je ferai tout de suite, absolument frappante dans le cas de Dick. La remarque est la suivante : les meilleurs films sont tirés d’œuvres secondaires ou trop brouillonnes pour être qualifiées de réussites ; ses meilleures histoires — parmi celles qui ont fait l’objet d’adaptation(s) — ont donnés des films de série B plutôt moyens. La seule exception à cette règle que je peux voir est la très récente adaptation de son roman The Man In The High Castle en série vidéo (seule la première saison est sortie mais elle est réellement excellente) sauf que l'intrigue n'a plus grand chose à voir avec le roman  du moins la partie que j'ai lue. Et encore, je fais là abstraction de mes propres goûts, considérant seulement le nombre de prix et de louanges critiques reçus par ce roman de Dick ; car personnellement je n’ai jamais réussi à finir le livre après deux tentatives, malgré son écriture pour une fois très soignée. Et c’est bien le seul livre de Dick que j’ai laissé tomber. J’appellerai ce paradoxe, assez courant comme on verra, et pas seulement dans le cas discuté, le syndrome Dick.

Durant l’année 1953, un bon millésime visiblement pour Dick quoiqu’il n’ait eu alors que vingt-cinq ans, il a écrit deux textes qui ont très ultérieurement retenus l’attention d’Hollywood. Il s’agit de la nouvelle intitulée Imposter (orthographe inhabituelle apparemment en relation avec the imposter syndrome, le syndrome de l’imposteur) et de la novella intitulée Second Variety. Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de ces deux films sauf si vous aimez les films de série B. Ces films, intitulés Impostor (2002) et Screamers (1995), sont dans l’ensemble fidèles aux récits originaux, en particulier le second qui est quasi la transcription exacte de la novella. Néanmoins, sans être mauvais, aucun des deux ne donne une grande idée de l’originalité et du talent de Dick. Car si la première nouvelle de Dick est juste bonne pourrait-on dire, la seconde est franchement remarquable : un long récit au cordeau parfaitement maîtrisé et pourtant remarquablement original et personnel par ses thèmes, surtout si on considère l’époque à laquelle il a été écrit. J’ajoute que cette nouvelle a inspiré quantité de films ou séries, allant de Terminator à Battlestar Galactica.

La nouvelle écrite seulement trois années plus tard, Minority Report, est un autre exemple frappant du syndrome Dick, mais inversé par rapport à Second Variety. En effet, la nouvelle est très moyenne, présente des faiblesses en particulier au niveau des personnages et de la dramaturgie, pas vraiment efficace. Enfin et peut-être surtout, Dick semble être passé à côté du thème fort de son histoire — une police qui vous arrête et vous envoie en camp de détention (dans la nouvelle) sans jugement sous prétexte que trois mutants idiots dotés d’une tête trop grosse vous ont vu commettre un acte regrettable dans un des futurs possibles — et des implications effrayantes qu’il recèle. Ni le sort horrible des trois idiots encagés et branchés ni le sort des malheureux incarcérés par Precrime ne semble beaucoup l’intéresser. La nouvelle est ratée dans l’ensemble mais comme je l’ai expérimenté moi-même, ce sont souvent les ratés des autres qui vous inspirent le plus. C’est évidemment le cas pour les auteurs du film de 2002, de très bonne qualité lui et qui s’est nettement recentré sur l’essentiel, même s’il y ajoute une intrigue policière relativement convenue (toutefois supérieure à celle imaginée par Dick). Remarquons, pour ceux qui n’ont pas lu la nouvelle, que le rapport minoritaire n’en est pas un puisqu’il n’existe aucun rapport majoritaire et qu’on devine bien que si Dick avait mis dix précogs au lieu de trois, il y aurait eu dix rapports différents.

En 1966, Dick écrit We Can Remember It For You Wholesale. C’est à mon avis une de ses meilleures nouvelles, au moins parmi celles qui ont été adaptées. Néanmoins les deux films qui en ont été tirés sont très décevants, le dernier en date est même au-dessous de tout ce qui s’est fait en matière de films dicksiens. Il s’agit bien sûr de Total Recall. La première mouture de Verhoeven est honorable dans sa première partie, assez fidèle au livre, avant de dégénérer complètement. Il faut noter que dans l’histoire originale, contrairement à la première version filmée, le héros n’arrive jamais sur Mars.

1968 est sans doute pour Dick une moins bonne année que 69, par exemple, littérairement parlant, mais elle lui a permis de donner le jour au roman qui fera de lui un homme riche et célèbre, avec l'inconvénient d'être mort : Do Androids Dream Of Electric Sheep ? qui deviendra au cinéma Blade Runner. C’est à mon sens et celui apparemment de pas mal de monde le plus beau film de science-fiction réalisé à ce jour (personnellement, je ne vois que le Solaris de Tarkovsky pour, sinon l’égaler, au moins le talonner). De la poésie pure en action. Une réussite artistique sur tous les plans : réalisation, scénario, dialogues, lumières, décors, musique, jeux des acteurs. Du roman complexe et plutôt confus (comme souvent chez Dick), mêlant deux intrigues et au moins trois thèmes principaux, dont celui bien sûr de la dualité humain/machine ou nature/artifice, Ridley Scott a tiré une tragédie simple, belle et émouvante.

Je pourrais mentionner aussi Paycheck, A Scanner Darkly, deux films que j’ai vus, mais cela n’ajouterais pas grand-chose à ma conclusion. Il semble donc bien que ce soient les textes de Dick les plus inachevés, parfois presque brouillons, qui ont donné matière aux plus belles adaptations. Cela n’est pas réellement étonnant. Si tout est déjà dans le livre, l’adaptateur se retrouve coincé et ne dispose pas de la liberté créative nécessaire à toute œuvre de valeur. Il ne peut faire qu’une pâle copie. C’est justement dans les blancs ou les égarements de l'auteur que l’adaptateur, qu’on doit alors appeler recréateur, peut faire intervenir sa propre imagination, sa propre vision de l’histoire et retravailler le minerai brut ou tout juste dégrossi. Mais naturellement pour ça, encore fallait-il que la matière précieuse soit présente à l’origine.

jeudi 17 décembre 2015

L'inspiration : une valeur en chute libre

    

Illustration pour La Porte, nouvelle "inspirée" par C.A. Smith
   De nos jours, il ne fait pas bon parler d'inspiration si vous êtes écrivain ou artiste, et encore moins si vous n'appartenez à aucune de ces deux catégories. Vous passeriez pour un mythomane, un inadapté, un fainéant, un parasite ou, ce qui est pire car il réunit les quatre dans l'imaginaire contemporain, un poète. Ne vous laissez jamais traiter de poète. Si vous ne comprenez pas pourquoi, c'est que vous n'en êtes probablement pas un et c'est tant mieux pour vous.

   Il n'y a pas de véritable poésie sans inspiration. Je ne vais perdre mon temps à essayer de vous démontrer cette affirmation ; c'est un axiome. Il n'y a pas d'art qui vaille sans poésie. Voilà mon second postulat indémontrable. Il va donc de soi qu'il n'y a pas d'art qui vaille sans inspiration.

   L'inspiration est ce moment magique, bref et intense où de nombreuses idées, de nombreuses images, de nombreuses émotions se cristallisent sous une seule forme si lumineuse, si évidente que vous ne pouvez pas vous empêcher de penser : « Bon sang mais c'est bien sûr ! » ou « Eurêka ! » si vous êtes grec et nettement plus distingué. Ce n'est pas une idée, c'est un véritable monde qui vous est donné à voir. Pour un écrivain, l'inspiration apporte un gain de temps et de confort considérable, sans parler du reste. Tout est si clair, si précis, si détaillé que vous n'avez presque qu'à laisser courir la pointe de votre crayon si vous êtes adepte, comme moi, de ces ustensiles préhistoriques, ou taper comme un pic épeiche devenu fou sur votre clavier d'ordinateur. Eh oui, ça n'arrive pas que dans les romans et les films.

   Dans mon cas, l'inspiration, telle que je l'ai définie plus haut, procède de causes secondaires bien distinctes. A dire vrai, je suis incapable de remonter à la source. Mais dans de nombreux cas, je peux retrouver cet élément déclencheur. Souvent, il s'agit bien sûr d'un souvenir d'une chose vue ou vécue, parfois il y a très longtemps et parfois très récemment, parfois en apparence insignifiante ou qui m'avait paru telle. Cela peut aussi être une réflexion, un simple fil de réflexion qui, soudain, quand vous l'avez tiré assez longtemps, se révèle appartenir à une immense tapisserie. Dans plusieurs cas, il s'agit d'un rêve, d'un rêve fait en dormant, qui m'a presque dicté le texte à mon réveil (dans ce cas-là, différer est une grave erreur) même si la matière rêvée doit obligatoirement subir une sorte de traduction pour avoir un intérêt littéraire. Dans deux cas au moins, le catalyseur a été la lecture d'un texte — une fiction généralement — d'un autre écrivain, qui m'a semblé tenir une idée forte et qui ne s'en est pas servi ou de façon très marginale, ce qui m'a visiblement fortement contrarié. Je pourrais citer ainsi une nouvelle de Clark Ashton smith qui a eu cet effet sur moi. Peut-être, si vous êtes amateur de fantastique et même si vous ne l'êtes pas, avez vous lu cette belle nouvelle de lui intitulée Morthylla, assez facile à trouver dans notre langue. Ce n'était pas celle-là. L'histoire qui m'a inspiré, beaucoup plus faible, s'appelait, je crois, et du moins dans sa traduction française, Meurtre dans la quatrième dimension. Une autre nouvelle de science-fiction, de Gene Wolfe, intitulée To the seventh (non traduite à ce jour selon ma connaissance), m'a récemment inspiré, pour les mêmes raisons, L'ange tombé du ciel. Je peux même trouver un cas, celui de mon dernier petit roman en date,  D'étoile en étoile, de porte en porte, qui m' a été inspiré par une série TV, en l'occurence le début de Stargate Universe, qui aurait pu être une excellente série si les scénaristes ou les producteurs ne s'étaient pas pris les pieds dans le tapis au bout de deux ou trois épisodes. Néanmoins je doute fort que si quelqu'un venait à lire ce roman après avoir vu les premiers épisodes de la série, sans avoir lu ces lignes, il penserait jamais à faire le rapprochement entre les deux tant l'inspiration, justement, m'a éloigné de ce point de départ. C'est vraiment un phénomène très étrange et qui rappelle le rôle d'un catalyseur dans une réaction chimique ; sans lui, pas de réaction, mais à la fin de la réaction, il est quasi impossible à détecter.

   Bien sûr, on ne peut pas compter toujours sur l'inspiration. Elle vient quand ça lui chante et vous me direz qu'on a besoin de manger tous les jours. Vrai. Mais ça c'est une autre histoire et vous la connaissez déjà suffisamment pour que je ne vous la raconte pas à mon tour.

Liens :
Morthylla et Meutre dans la quatrième dimension : ici
To the seventh (en anglais) : ici 
  D'étoile en étoile, de porte en porte

dimanche 6 décembre 2015

Science-fiction : des écrivains du ghetto



   
Ambiance pour l'uchronie cauchemardesque de The man in the high castle
   

  Quelqu’un a dit — Gandhi peut-être, ou sa légende — à propos de ses adversaires : « d’abord ils vous ignorent, ensuite ils vous ridiculisent puis ils vous combattent et alors vous avez gagné ». Malheureusement, les écrivains du ghetto, en particulier celui de la SF, se trouvent toujours à la première case. On pourrait même dire sans prendre beaucoup de risque que leur statut s’est encore détérioré durant la seconde moitié du vingtième siècle. Où sont les Jules Verne, les H.G. Wells, les Edgar Poe, les Jack London, les George Orwell aujourd’hui ? Ces écrivains avaient une réputation littéraire qui n’avait pas grand-chose à envier à celle de leurs confrères mainstream et avaient parfois même pignon sur rue. Vous me direz que Bernard Werber ou l’auteur inoubliable des aventures d’Harry Potter dont j’ai oublié le nom ont eux aussi pignon sur rue. Oui, mais quelle descente ! Ces écrivains de gondole de supermarché ont autant à voir avec la littérature que les aventures d’Alice revues par Walt Disney ou le roman Anna Karénine revu et corrigé par les fumeurs de havanes de Hollywood. Les auteurs de SF ou de fantastique veulent et on le droit d’être jugés selon les mêmes critères que les auteurs mainstream. On pourrait alors comparer. Alors la vérité serait criante : d’abord, les premiers ont quelque chose à nous dire quand les seconds n’ont presque plus rien ; ensuite, ils sont environ cent trente-deux fois plus novateurs et originaux que les derniers ; et enfin ils sont, en moyenne, bien meilleurs écrivains. Comment a-t-on pu en arriver là ? Justement en ghettoïsant les premiers et en prenant soin qu’ils ne ressortent pas de leur petit monde où ils peuvent continuer de tourner en rond tout à loisir. Maintenir l’ignorance est le mot d’ordre des cercles au pouvoir. Oh, on ne leur a pas mis d’insigne infamant sur le revers de la veste — quoique : allez donc mettre un gros SF sur la jaquette des derniers Houellebecq (horrible romancier s’il en est) comme il aurait été attendu, vu les thèmes abordés, et vous auriez vu l’effet sur les foules (et sur les jurys de prix littéraires) on a fait bien pire : on le leur a greffé dans le cerveau. Le piège est quasi parfait. Soit vous vous coulez dans le moule tout prêt pour l’écrivain de SF/Fantasy à futurs (hypothétiques) best sellers et renoncez à à peu près tout ce qui fait qu’un livre vaut la peine d’être lu et relu, soit vous vous en écartez et vous êtes condamné à travailler comme un forçat pour arriver, tout juste, dans le meilleur des cas, à joindre les deux bouts. Peut-être qu’arrivés à ce point, vous me citerez, pour le plaisir de me contredire, le nom fameux de Philip K. Dick. D’accord, il a réussi, je l’avoue, probablement même réussi au-delà de ses rêves. Même Hollywood et compagnie sont à genoux devant son Œuvre (je vous conseille en passant la remarquable série commandée dernièrement par Amazon — mais oui ! — tirée de son roman the man in the high castle). C’est indiscutable : Dick est devenu riche, célèbre et on le demande partout. Le problème, c’est qu’il est mort avant de l'être. Il n’a même pas eu la chance de visionner le film qui allait le rendre célèbre : Blade Runner. Et toute sa vie a été un combat perpétuel pour faire bouillir la marmite. Dick a eu la “chance” de s’évader du ghetto par la plus étroite porte qui soit : celle qu’on a vissée sur son cercueil.
   Comme je disais, le piège est parfait. Soit vous jouez le jeu de ce petit monde qui tourne en rond et tout va bien pour vous, ou disons pas trop mal, sauf que vous tournerez vous aussi en rond. Vous bénéficierez d’un auditoire, petit certes généralement, mais plutôt fidèle, du moment qu’il y a le sigle SF écrit en gros bien au milieu sur votre bouquin. Mais si vous ne suivez pas les règles du jeu, attention ! Vous ferez fuir le lectorat d’aficionados, qui détestent, souvent à juste titre vu ce qui se publie de nos jours, tout ce qui tend vers la littérature mainstream, et vous serez snobé comme avant par le public mainstream, car votre insigne infamant n’a nullement disparu comme vous pourriez naïvement le croire. Donc vous perdez sur les deux tableaux. C’est le sort le plus commun réservé à tous les auteurs de SF qui ont tenté la grande évasion. Dick bien sûr, mais aussi Sturgeon, Wolfe, Crowley, Le Guin, Tiptree et bien d’autres sont là, ou étaient là, pour en faire la démonstration. Dans le meilleur des cas, si on peut dire, vous serez réintégrés par la communauté que vous avez tenté de fuir après avoir battu votre coulpe et signé votre reddition complète sous la forme de quelques pavés monumentaux et à peu près ineptes, en plusieurs volumes naturellement, du genre Helliconia ou Majipoor (traduire par « pauvre magie »).
   Et pourtant, malgré tous les obstacles, les véritables murs dressés partout autour de ces audacieux explorateurs, c’est bien à eux que l’on doit que la littérature de ces dernières décennies, tous genres confondues, n’a pas entièrement rendu l’âme et a continué, vaille que vaille, à explorer de nouveaux territoires vierges et dangereux de l’esprit humain.
   En remarque finale, j’ajouterai que ce que je décris dans le monde littéraire est apparemment en train de contaminer d’autres secteurs, peut-être plus inattendus, comme les séries TV. Franchement, les séries les plus novatrices, les plus osées sur le plan du discours (à vingt mille lieues du politiquement correct), les plus mémorables, ne sont pas venues ces derniers temps de la littérature mainstream mais bien de la SF, de la fantasy ou du policier : je pense à l’exceptionnelle audace du Battlestar Galactica nouvelle version, qui, malgré son titre, n’a vraiment rien de la série plutôt ringarde et kitsch des années 70 (ou 80 ?), je pense à l’excellente adaptation de a song of ice and fire de G.G. Martin intitulée justement mais moins joliment Games of Thrones, aux deux premières saisons de Breaking Bad ou encore aux premiers épisodes, magnifiquement scénarisés, réalisés et joués de the man in the high castle (espérons qu'il y ait une suite), voire à la seconde saison de The Walking Dead (remarquable de tension dramatique après une première saison très inégale et avant, hélas, le grand guignol répétitif et sanguinolent qui suit).
   N'y aurait-il pas là des signe que quelque chose est en train de bouger dans ce ghetto ? Ces murs vont-ils tomber, enfin, après que bien d’autres, qu’on aurait cru plus durs et mieux protégés, soient tombés ?

Pastiche de la Cène dans cette série hors-série : à noter que Gaïus Baltar, le "traître"de l'histoire, occupe bien la place de Judas. Le fait qu'une actrice se soit dédoublée n'est pas une erreur et sera compris par ceux qui savent qui est Head Six.