mercredi 3 juillet 2024

Élections en France : une occasion en or pour la résistance à l’oligarchie mondialisée

Un événement imprévu vient d’offrir une occasion en or pour dynamiter les forces de l’Empire, représenté en France par M. Macron et sa bande de suppôts de l’oligarchie internationale. Mais les partis d’opposition ont-ils réellement envie de prendre la place et de se retrouver ainsi avec la patate chaude ?

Cet événement imprévu a été la dissolution de l’Assemblée Nationale par M. Macron, illusionniste de son métier. Certains commentateurs y voient une erreur politique coupable. D’autres, dont je suis, suspectent plutôt un désir de se ménager une porte de sortie moins déshonorante que ce qui s’annonce avant pourquoi pas de revenir en sauveur de la nation dans un an, deux ans au plus, quand le chaos sera complet. Il est en effet clair maintenant que la France se dirige, quoi qu’il arrive, même dans le cas le plus optimiste, vers une période bien sombre. Et je ne parle pas de semaines ou de mois mais bien d’années. La différence entre l’hypothèse pessimiste et l’hypothèse optimiste est que dans la seconde, on aurait des années sombres avec une petite lumière au loin, une lueur d’espérance qui ne ferait que croître au fur et à mesure alors que dans la première, on aurait les années sombres sans lueur aucune. Et dans cette dernière hypothèse, ces années risquent de se transformer en décennies.

Pourquoi l’occasion est-elle en or et comment les choses devraient se dérouler si les résistants auto-proclamés étaient sincères ?

Pour la vraie gauche comme la vraie droite, la difficulté principale pour arriver au pouvoir est l’establishment en place, qui détient à peu près tous les leviers de pouvoir : politiques évidemment, médiatiques, industriels, financiers, et même culturels pourraient-on dire avec l’aide plus ou moins enthousiaste de l’Éducation Nationale. Le but de l’establishment est bien sûr de rester au pouvoir et donc de maintenir ce statu quo, coûte que coûte, bien qu’il perdure depuis des décennies avec des résultats que nous qualifierons aimablement de médiocres. Le but des ‘résistants’ est d’arriver au pouvoir et donc de dynamiter les pouvoirs en place. Le génie particulier de M. Macron vient de leur offrir cette occasion presque inespérée. En effet, si la résistance joue bien sa carte, si elle fait ce qu'elle devrait faire, elle est pratiquement assurée de la victoire, que ce soit dimanche prochain ou dans quelques mois, au pire dans trois ans.

Imaginons que dans un pays et une situation non imaginaires, je m’appelle Jean-Luc et que je sois le représentant supposé de la vraie gauche. Je crois très fort en mon programme et je pense donc que le programme le plus opposé au mien, celui de la vraie droite, est sûr de conduire le pays droit dans le gouffre. Je suis aussi un vrai politicien — je n’ai d’ailleurs jamais fait d’autres métiers — et donc je ‘sais’ que le plus dur n’est pas d’arriver au pouvoir mais de neutraliser les forces en place. Mon premier but est donc de me débarrasser de ce parti des oligarques mondialisés qui accaparent le pouvoir depuis des décennies. Ensuite seulement, je m’occuperai de la vraie droite, le seul adversaire qui me restera. Et donc dans un second tour d’une élection ou le parti des oligarques associés est arrivé troisième, ce qui est une très mauvaise place, mon premier soin devrait être de lui maintenir la tête sous l’eau. Jamais je n’appellerais à faire barrage contre la vraie droite pour la simple raison que la tâche la plus urgente et de loin est de réduire le pouvoir de l’oligarchie. Et surtout, je sais que si j’appelle à faire barrage contre la vraie droite, cela revient à faire voter pour le parti des oligarques, ce qui prouvera aux yeux du peuple que je suis un faux résistant et un autre pion de l’Empire. Bien sûr je n’appellerais pas à voter pour la vraie droite dans les cas où je ne pourrais remporter une circonscription car c’est mon ennemie et que ‘mes’ électeurs ne le comprendraient pas. Il suffirait en somme de me taire. En favorisant ainsi mon adversaire naturel, je lui fais un cadeau empoisonné. Il va devoir former un gouvernement dans ces circonstances catastrophiques, sans avoir véritablement les pleins pouvoirs, et comme de toute façon, je suis sûr que son programme est très mauvais, il va se décrédibiliser aux yeux des électeurs en moins de deux. Alors, à la prochaine élection, qui aura lieu dans quelques mois ou un an ou deux ans ou trois ans au plus, je serai élu dans un fauteuil avec une majorité écrasante puisque je n’aurais alors plus aucun adversaire dangereux, ni les oligarques usurpateurs ni la vraie droite. Et je pourrai donc appliquer mon programme. Tout cela n’a rien de mystérieux et va pour ainsi de soi.

Imaginons maintenant que dans ce même pays non imaginaire, je m’appelle Marine et que je représente la vraie droite. Je crois très fort en mon programme et je sais parce que je suis une vraie politicienne — je n’ai jamais rien fait d’autre dans ma vie — que le plus dur est de se débarrasser du pouvoir en place, ces oligarques aux couleurs arc-en-ciel. Plus tard, je m’occuperai de mon opposant naturel, la vraie gauche. Or, j’ai l’occasion rêvée, peut-être même pas entrevue en rêve, d’atteindre ce but dans quelques jours. Naturellement, je ne devrais pas concentrer ma puissance de feu sur la vraie gauche, puisqu’elle fait elle aussi partie de la résistance, mais sur le pouvoir en place. Il ne s’agirait pas que l’hydre ré émerge à cause d’une bêtise de ma part. Jamais je n’interdirais à mes électeurs de voter pour la vraie gauche (même si je me garderai d’appeler à voter pour, pour ne pas froisser mes fans) dans le cas où je ne peux pas gagner la circonscription puisque tout ce qui affaiblit le pouvoir en place est bon pour moi. Et parce que je ne veux surtout pas en les appelant à faire barrage à la vraie gauche que le peuple pense que je suis de mèche avec le parti des oligarques, le seul véritable obstacle à mon arrivée au sommet de l'Etat. Si la vraie gauche est amenée ainsi à devoir former le nouveau gouvernement, forcément faible dans la situation catastrophique actuelle, tant mieux je me dirais. Car je sais que le programme de la vraie gauche est le plus mauvais qui puisse être et qu’il sera décrédibilisé aux yeux du peuple en moins de deux. Alors, m’étant débarrassé de mes adversaires, je serai élue dans un fauteuil à la prochaine élection, qui sera présidentielle, avec une majorité plus que confortable et je pourrai enfin appliquer mon programme.

Naturellement, Jean-Luc et Marine savent tout cela puisque ce sont de vrais politiciens depuis des décennies, qu’ils sont intelligents et qu’ils sortent de bien meilleures écoles que moi (ce qui n’est pas difficile).

Mais dans le pays non imaginaire dont j’ai parlé, ce n’est pourtant pas ce qu’ils ont dit et pas ce qu’ils font. Pourquoi ? La réponse est évidente : parce qu’ils ne croient ni l’un ni l’autre à leur programme. CQFD.

On se trouve donc dans un exemple magnifique de course à qui perd gagne.

Winter is coming comme on dit dans la maison Stark.