Aujourd’hui est mon jour de bonté. Je ne ferai que des éloges et des compliments agréablement tournés. Pour débuter cet article donc, j’ai choisi de rendre un puissant hommage à la grande civilisation européenne (d’où je suis sorti, comprenez-le comme il vous plaira) qui aura tout de même duré la bagatelle de 1000 ans, le rêve du troisième Reich ! Je ne vois pas que la civilisation européenne ait quoi que ce soit à envier à l’Égypte antique ou aux Chinois malgré leurs milliers d’années supplémentaires ; ce serait comme de juger de la grandeur d’un homme et de ses œuvres par la durée de sa vie ; bien des trentenaires ont fait plus pour leur pays ou l’humanité entière que des centenaires, n’est-ce pas ? Dans cette appellation Europe, je n’inclus évidemment pas l’Europe de l’Est et ses barbares de la steppe : je parle de l’Europe de l’Ouest et du Centre, celle des "Lumières" ; la seule qui compte, avec la France et les Francs, les Scandinaves et leurs vikings, les Teutoniques et leur Bismark, les Anglais et leur empire victorien, les Italiens de Venise, Turin, Gênes ou Florence (non pas les Romains qui sont clairement restés dans l’antiquité), les Espagnols de Charles Quint (et Cervantès), les Flamands et leur royaume d’Orange, la Prusse sans la Hongrie (où incontestablement Attila se range parmi les barbares de la steppe). Bon allez, j’ajoute les Lusitaniens pour faire bonne mesure et parce que mon second meilleur copain venait de là-bas. Je ferai commencer cette très longue et très riche histoire au couronnement de Charlemagne, par exemple (mais j’aurais pu choisir Charles Martel à Poitiers) et je la ferai finir en France, à Versailles (pour le traité pas pour le château), ou peut-être à Verdun : pensez à toutes les réalisations, innovations, découvertes dans tous les domaines de l’esprit qui auront été les nôtres (ou plutôt les leurs vu que je n’étais pas né) durant ce temps !... Bon, je vous avais promis une longue histoire, eh bien comme dirait Isidore Ducasse, voilà, c’est fait.
Mon second objet d’éloge est un peu plus proche de nous
autres modernes Européens, en la personne étrange de Donald Trump Junior. Il
semble que je l’ai quelque peu sous-estimé. Il faut dire que je n’avais pas été
impressionné par son premier passage à la Maison Blanche. En fait, j’en étais
venu à me dire que les Présidents US n’étaient rien de plus que des Monsieur
Loyal chargés d’annoncer les numéros d’illusion à venir tout en distrayant le
(gros) public tandis que les vrais acteurs s’agitaient incognito dans les coulisses. Un
mois de mandat est un peu court pour juger, vous me direz et de fait, ceci est plutôt
un pronostic qu’une estimation. Eh bien je pronostique donc un réel changement
dans la politique étasunienne, en particulier sa géopolitique. Non, je ne vois
pas que ce ne soit que de la poudre aux yeux (même s’il y en a aussi probablement,
vu la personnalité showmanesque de DJT). Il semble bien que, pour une fois,
le pouvoir en place soit réellement en train de faire ce qu’il a promis. Trump a
promis qu’il apporterait la paix et je crois qu’il va vraiment « délivrer »
comme disent les anglo-saxons. J’ai entendu récemment plusieurs commentateurs
que j’apprécie pour l'ensemble de leurs œuvres, comme Brian Berletic ou Ben Norton, affirmer qu’il ne s’agissait
que d’un simulacre, que l’intention cachée des dernières activités de Trump et de
son équipe était de poursuivre la politique US habituelle de néocolonialisme,
sous une forme un peu, à peine, différente. Eh bien je fais le pari qu’ils se
trompent. En Ukraine par exemple, ils se trompent. Les 500 milliards réclamés
par Trump semblent les aveugler, à l’instar de nombreux autres commentateurs. En
fait il aurait aussi bien pu demander un billion ou deux (trillions pour les
non-francophones et je sais qu’il y en a de plus en plus ici comme ailleurs)
que ça n’aurait rien changé. Cela semble une bien grosse somme à payer en « réparations » pour
un pays aussi pauvre que l’Ukraine et qui est dans un processus avancé d’effondrement
complet, économique, militaire, social, moral, démographique. Une des exigences
moins commentées et encore plus suspectes de Trump vis-à-vis de leur (ancien) client
préféré est d’obtenir le contrôle de toutes les centrales nucléaires restant à
l’Ukraine kiévienne ainsi que tous ses ports principaux. Selon moi, on a là un
exemple paradoxal mais flagrant de "l’art du deal" de Trump appliqué à un vassal
dont on veut se débarrasser, sauf qu’ici il n’y a en fait… pas de deal. Dans ce
cas, Trump ne fait pas une offre que « vous ne pouvez refuser » mais
au contraire une offre que vous ne pouvez pas accepter. Bref, le but est de se débarrasser
aussitôt que possible du projet Ukraine (et éventuellement de refiler la patate
chaude à ces dindons farcis de l’UE (mais ça il s’en fout, ou disons que c’est
la cerise sur le gâteau)). Et même si on admet — je l’admets volontiers — que l’objectif
plus ou moins secret de la manœuvre est de consacrer les ressources libérées
par le retrait du projet Ukraine à un autre jugé plus essentiel, que ce soit celui
de leur cinquante-et-unième État, situé au Moyen-Orient, ou plus
important encore le bras de fer contre la Chine, cela n’en reste pas moins un
progrès. Mieux vaut une guerre froide qu’une guerre chaude, en particulier une
guerre chaude entre deux puissances nucléaires, surtout pour qui habite dans l’hémisphère
Nord et qui croit encore en sa descendance. Non seulement je ne pronostique pas de guerre chaude entre les USA et la
Chine dans un futur visible mais je doute que la guerre froide, politico-économique,
puisse durer plus que quelques rounds d’échauffement. Les USA ne sont tout
simplement pas dans la même catégorie, pour ce qui est de la puissance
économique, et s’ils ne le savent pas encore, ils vont très vite le découvrir.
Mon ultime éloge mais pas la moindre sera pour l’UE ou plus
exactement sa partie la plus éminente, je veux dire la CE avec Von Der Leyen à
sa tête. Sa bravoure ne semble plus avoir de limite. Sa décision apparente de
reprendre le « projet » Ukraine en son seul nom maintenant que la
nouvelle administration US a fait clairement savoir qu’elle n’était plus
intéressée, alors même que l’UE n’est pas à l’origine du projet (c’est en effet
une créature étasunienne typique, comme la majorité des États terroristes de
cette planète, née vers le début du millénaire quand Washington avait l’espoir
d’en faire un proxy tout caparaçonné d’acier capable de saigner à blanc le gênant
géant de l’Est) est la preuve d’un héroïsme, d’un jusqu’au boutisme digne des
plus grands martyrs, des plus grands Saints. Malgré quelques problèmes
financiers internes, me souffle-t-on (très fort), elle va en effet se
constituer une grande armée de vingt-cinq mille hommes pour venir au secours de
cette pauvre armée ukrainienne qui en compte, même encore maintenant, au moins dix
fois plus, mais il est vrai qu’en plus d’être pauvres, ils sont incompétents
(normal, ce sont des barbares de la steppe). Bon, ils ne sont pas tous pauvres en Ukraine, et leurs chefs en particulier, du « dictateur » au
commandant d’unité, doivent constamment recevoir la précieuse manne (libellée en dollars
ou en euros peu leur importe) si l’on veut qu’ils continuent d’alimenter la
machine infernale en chair à canon, ce qui ne va pas aider à améliorer les comptes de l’Europe.
Ah, mais à la CE, on n’est pas radin, on est même grand seigneur pour tout
dire. Une petite centaine de milliards par an, qu’est-ce que c’est pour qui a
le noble but de combattre pour la liberté, la démocratie et les droits de l’Homme,
hein ? Les leaders de la CE sont de cette étoffe dont on fait les héros,
ceux qui préfèrent mourir avec leur idées que vivre avec celles des autres, une
des qualités les plus nobles de l’Homme soit dit en passant et de celles qui nous différencient le
plus sûrement d’avec les machines et autres soi-disant IA. On peut juste
regretter (mais c’est bien mesquin) que ces idées soient toujours les mêmes, à
savoir concocter un seizième paquet de sanctions contre la Russie, quand on
sait que les quinze précédents ont eu pour seul effet notable la démolition de l’industrie
européenne. Là encore, on ne peut que saluer le désintéressement et l’impartialité
splendides de cette Allemande (Von Der Leyen) puisque l’industrie européenne
est un autre nom pour l’industrie allemande.
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