Ne vous fiez pas trop à cette image là-haut; je n'aime pas les grandes villes aussi riches soient-elles et Moscou est vraiment une très riche et très grande ville. Sinon peut-être vue d'avion ou vue des toits comme ici. Dans ce carnet de voyage, vous ne trouverez donc guère de plans pittoresques de la capitale russe et de la seconde capitale, Piter (Saint-Pétersbourg en langue courante). Et comme en plus je n'aime pas les sites surchargés de touristes, vous ne verrez pas non plus la fameuse cathédrale en bois sur l'île de Kiji, mais comme vous avez déjà probablement vu ces plans mille fois, sans peut-être le savoir, ça ne devrait pas trop vous manquer.
Dans cette première partie, je montre les régions à l'ouest de l'Oural avec mes commentaires forcément personnels et dans la seconde, vous avez deviné, je montrerai les terres de l'est de l'Oural, le grand orient russe.
C'est parti!... Payahralé !
Comme il est très difficile de ne pas commencer son voyage russe par Moscou, c'est donc par là que nous allons débuter avant de rallier bien vite des zones moins peuplées. D'ailleurs, soyons honnête, Moscou n'est pas la pire des mégalopoles. On trouve même un parc national de 17000 ha, exactement la taille de la forêt de Fontainebleau, avec élans, castors et pygargues (oui, comme celui qui sert de blason à l'ennemi américain) non pas aux portes mais encastré dans la ville. Et il ne s'agit pas d'une fleur de rhétorique (comme de prétendre que Rambouillet ou Fontainebleau sont aux portes de Paris), puisqu'un tiers de la surface de ce parc est inclus dans les limites cadastrales de Moscou. Tirée d'un de mes précédents articles, voici une peinture du grand Savrassov représentant une vue de l'île aux élans (c'est le nom du parc):
Bon, mais Moscou, c'est évidemment plutôt ça :
Voici plus bas une autre vue du même centre moderne de Moscou, photographié cette fois depuis un quartier de datchas, en fait un ancien village englobé par la mégalopole. La plupart des Russes vivent en effet ordinairement dans des villes et habitent des appartements d'immeubles. Mais la plupart de ces citadins ont une datcha dans la campagne. La datcha n'est pas tout à fait l'équivalent d'une maison de campagne ou d'une maison secondaire pour un Français. Il n'y a pas toujours les aménités pour ainsi dire réglementaires en France : chauffage central, eau courante. La datcha est donc utilisée essentiellement à la belle saison (qui peut fortement varier en durée selon que vous habitez à Arkhangelsk ou à Rostov-sur-le-Don) pour se reposer, faire des activités de plein air, jardiner et préparer des fruits et légumes en bocaux pour avoir des produits "frais" pas chers lors des sombres mois d'hiver (plutôt sombres à Moscou, et complétement sombres à Mourmansk). Naturellement, de nos jours, toutes les datchas ne sont pas aussi rustiques.
En route pour le nord, vous pouvez faire le détour par un petit village comme dans le "bon vieux temps". A la fin de l'hiver, ou même au printemps, il ressemblera probablement à ça :
Hé oui, le climat au nord de Moscou est plutôt humide. Pas si froid que ça, du moins selon les standards russes, mais humides et nuageux. Et comme partout ailleurs, sauf peut-être au Lichtenstein (et ses cinquante kilomètres de voie routière), les petites routes de campagnes ne sont pas déneigées si ce n'est par le tracteur du paysan local.
Sur le même chemin, voici une destination qui mérite le détour et le coup d'œil :
Ce chef d'œuvre architectural a été achevé et inauguré en 2020. L'intérieur est également splendide, lumineux et coloré, en parfait contraste avec l'extérieur sombre et même un peu lugubre (c'est un monument dédié au 27 millions de soviétiques morts, civils comme militaires, lors de la seconde guerre mondiale). J'ai déjà consacré un article à cette cathédrale de fer, ici, pour ceux qui sont intéressés par les merveilles architecturales.
Très beau village, où l'on peut rêver de pêcher la truite puisque c'est pour de bon le printemps, dans la région d'Ivanovo, au nord de Moscou.
En continuant longtemps vers le nord, on finit par atteindre l'oblast d'Arkhangelsk et sa campagne très agréable, qui évoque la Carélie en plus vallonnée :
Non, nous n'irons pas voir Arkhangelsk. Nous allons bien plus loin. Nous bifurquons et empruntons la route du nord-est, là où il n'y a plus de villes et à vrai dire presque plus de route. Peu nous importe. Le chemin sera long et ardu mais nous voyageons lentement et nous avons tout notre temps. Presque deux ans de vacances. Il faut bien ça pour visiter la Russie. Et comme Avtovaz (qui fabrique les Ladas) a eu l'excellente idée de continuer à produire des voitures telles qu'on les fabriquait il y a un demi-siècle (sans électronique, réparable sur place, résistante à tout sauf l'idiotie), nous sommes parés pour ce type de chemins, et de climats (qui ne veulent toujours pas se réchauffer)! Pour le reste, le GPS fonctionne presque partout, avec en plus le GLONASS, le système satellitaire géographique domestique, même au fin fond de la Sibérie comme nous le découvrirons plus tard.
Nous voici dans le nord de l'Oural. Il n'y a plus ni route ni village. C'est la belle saison. Les névés subsistant de l'hiver pourraient faire croire que nous sommes très haut. Pas du tout. La vallée fluviale que survole notre drone est à peine au-dessus du niveau de la mer. D'une manière générale, bien que l'Oural ne dépasse guère en altitude le Massif Central et qu'il soit aussi ancien, le relief est très différent, beaucoup plus escarpé; parfois on se croirait dans les Aravis ou vers le Monte Cinto pour ceux qui connaissent. Evidemment, la végétation est quelque peu différente. Ah, ah! c'est la toundra ici dès la plaine. Et c'est très beau la toundra, l'été… même avec un million de moustiques et autres bestioles suceuses de sang.
Oui, c'est toujours la belle saison. L'extrême nord de l'Oural. Le paysage est polaire. La végétation a presque disparu (mais pas la faune). Le règne minéral semble quasi total. En avançant, ce ne peut être que l'abîme, la fin de tous les chemins.
L'Oural est un très grand massif qui s'étire sur toute la hauteur de la Russie depuis le cercle arctique jusqu'à la frontière sud, avec le Kazakhstan. Ici, mine de rien nous avons parcouru près de deux mille kilomètres depuis notre dernier arrêt photo. Un des modes de transport les plus usités sur ces longues distances nord sud ou sud nord est le bateau. En effet, la Russie a de très grands et très larges fleuves qui ont la particularité de s'écouler du nord vers le sud (comme la Volga) ou du sud vers le nord comme l'Ienisseï ou la Lena. Cette rivière-là (peu importe son nom) a la particularité étrange de traverser l'Oural de l'est vers l'ouest, ce qui explique la hauteur des falaises qui l'encadrent.
D'ailleurs, on devrait dire les Ourals comme on dit les Alpes ou les Carpathes car il y a deux chaînes de montagnes parallèles dans l'Oural.
Hé oui, il y a des neiges éternelles dans l'Oural, malgré sa faible altitude, même au sud de la chaîne, comme ici. Remarquez le nuage, magnifique, qui plane au-dessus du pic comme pour cacher le vaisseau de l'ennemi préféré des Etasuniens, je parle bien sûr des Rouges… les Martiens.
Au sud de l'Oural, un village dans l'oblast de Sverdlovsk. La forêt, la taïga en russe, n'a pas encore complètement laissé place à la steppe.
A l'extrême sud de la chaîne, voici la célèbre montagne de Tchatir Taï, du moins célèbre chez les Russes. C'est ici que commencent ou finissent les immenses steppes du Tatarstan et de tout le sud ouest de la Russie, de l'Oural jusqu'à la Crimée.
Poursuivant toujours notre route dans le sens des aiguilles d'une montre, et donc maintenant vers l'ouest, nous traversons la steppe en direction de la Caspienne. Cette photo a été prise au début du printemps. D'une manière générale, la steppe russe gagne beaucoup a être parcourue au printemps, ou à la rigueur au début de l'été (mais il commence à faire très chaud dans ce climat hyper continentalisé). Les fleurs rouges que vous voyez ne sont pas des coquelicots mais des tulipes sauvages. Hé oui, les tulipes ne proviennent pas de Hollande, de la rive de la mer du Nord, mais des rives de la mer Caspienne et de la mer d'Azov! Pour nous français, et plus encore pour des Hollandais, il est difficile d'imaginer ces tapis de fleurs presque infinis.

Ici, nous nous trouvons dans une réserve naturelle stricte, près de la frontière du Kazakhstan, à 200 km au nord de la Caspienne. Ce n'est donc pas la mer au fond mais un des nombreux lacs salés de la région, tous situés sous le niveau de la mer. La photo est un peu trompeuse dans le sens que les reliefs sont réduits au minimum. L'éminence que nous voyons, le grand Bogdo, le point cuminant de toute la région, semble avoir été baptisé par un plaisantin puisqu'il cumine à 150 m, et même 125 m par rapport au niveau de la mer. C'est une très curieuse formation en calcaire posée sur un dôme de sel.
Les réserves naturelles strictes en Russie sont interdites d'accès aux visiteurs, sauf quelques zones très réduites, ou alors en nombre très limité après réservations auprès de la Réserve et accompagnement par un guide maison obligatoire.
Du côté d'Astrakhan, le climat devient très sec et on croise quelques déserts plus fréquentés par les chameaux et les chevaux sauvages (sauvages comme les cochons corses, c'est-à-dire dont les propriétaires sont invisibles et peut-être inexistants) que par les hommes.
Je crois que c'est aussi le décor du western soviétique le plus célèbre intitulé
Le soleil blanc du désert, que je recommande aux amateurs de western et de films d'aventures.
Près d'astrakhan, le désert, ou semi désert, peut très vite se transformer en végétation luxuriante, un peu comme dans le delta du Nil et pour les mêmes raisons. Il s'agit ici de la région de l'immense delta de la Volga, qui couvre toute la rive nord de la mer Caspienne. vous avez bien reconnu les fleurs: il s'agit de lotus, les plus septentrionaux au monde.
Nous sommes arrivés au pays des Kalmouks, près de la ville d'Elista. Région intéressante quoique peu connue. L'ethnie dominante est ici fortement typée mongole, autre signe que les Mongols étaient de grands voyageurs si on considère que leur base est la Mongolie. La religion la plus pratiquée en Kalmoukie est non pas l'animisme comme on pourrait le croire mais le bouddhisme, ce qui en fait la seule région d'Asie occidentale ou de ce que certains s'entêtent à appeler l'Europe, à avoir le bouddhisme pour religion dominante. Comme on peut le deviner sur cette photo, ce n'est pas la région la plus peuplée du sud-ouest de la Russie. De cette république modeste sont pourtant sortis deux personnages très peu modestes, dont un tout spécialement connu en France: celui-ci est Youri Djorkaeff dont le père est Kalmouk et l'autre est... Lénine.
L'animal emblème de la Kalmoukie est l'antilope Saïga qui parcourt ces steppes selon des cycles migratoires mystérieux. Je ne vous montrerai pas sa photo car je suis limité en cartes postales mais vous l'avez certainement déjà vue quelque part avec son énorme nez adapté à la sécheresse et surtout au froid (car les hivers sont très rudes ici bien qu'on soit à la même latitude que Nice) : elle a prêté son appendice nasal, sa péninsule comme dirait Cyrano, aux créateurs de certains extraterrestres dans Star Wars.
Les animaux au second plan ne sont donc pas des saïgas mais des moutons. Au premier plan, on retrouve un champ de tulipes sauvages. Vous noterez que si leur couleur dominante est le rouge, il y en a aussi des jaunes, des roses (pas visibles sur cette photo), quelques blanches et même parfois, plus rarement, des noires.
Nous avons remis le cap sur le sud et nous voici maintenant au Daghestan, dans la ville de Derbent, sur la rive ouest de la mer Caspienne. Le Daghestan a tout pour plaire au touriste sur le papier, la mer, la montagne, la culture millénaire, les vieilles pierres et cette fois, on peut le dire, un climat très favorable, avec un soleil généreux, bien adouci ici par la proximité de la mer (qui est en fait un très grand lac, un lac d'eau modérément salée). Eh bien effectivement, c'est une de régions les plus fréquentées par les Russes pour leurs vacances. Mais bon, question réputation, c'est un peu comme la Corse pour les Français si vous voyez ce que je veux dire…
Cette fois, ce n'est pas la "mer" mais un lac de barrage, toujours dans le Daghestan. Qui dit barrage et centrale hydroélectrique dit (le plus souvent car il faut du dénivelé) montagnes. Cette république est en effet une des régions du Caucase, au nord-est de la chaîne ou plutôt des chaînes, puisque le Caucase comme l'Oural est constitué de deux chaînes de montagnes parallèles, mais cette fois orientées dans le sens est ouest. Comme on voit, le climat est sec, semi aride contrairement à l'ouest du Caucase, plus arrosé et plus verdoyant (du côté de Sotchi et de la mer Noire).
Nous avons changé de république (je vous épargne son nom, presque impossible à dire et retenir) mais pas de montagne. Il s'agit bien toujours du Caucase. Dans sa chaîne nord, qu'on appelle le grand Caucase, côté russe donc, on peut découvrir au détour d'un virage cette énorme montagne couronnée de neiges éternelles, surgie brutalement de la vallée. Il n'existe pas d'équivalent à cette impression en France: tout est beaucoup plus progressif. Naturellement il s'agit d'une caractéristique des montagnes d'origine volcanique; Elles surgissent soudainement et brutalement (au moins à l'échelle géologique). Et dans ce cas, le volcan a surgi à 5600 m d'altitude, 4400 m au-dessus du niveau des terres qui l'entourent. L'Elbrouz, puisque c'est lui, est un volcan, un double volcan en fait comme on peut le voir sur cette photo, endormi certes mais pas depuis longtemps; sa dernière éruption a eu lieu après JC.
A basse altitude, les pentes du Caucase donnant sur la mer Noire ont la particularité de bénéficier d'un climat subtropical. L'hygrométrie est nettement plus élevée que du côté est. Les températures sont plus douces, été comme hiver. C'est le lieu d'une des forêts les plus riches et diversifiée de Russie (avec celle du bassin de l'Amour tout à l'autre bout du pays), mélange de feuillus et de résineux. L'un de ces derniers, le sapin de Nordmann, oui, celui-là même qu'on vous vend à Noël, peut devenir géant et dépasser les 60m de haut. On en a quelques beaux exemplaires sur cette photo.
Les terres les plus fertiles --les fameux sols à tchernoziom-- s'étendent des piémonts occidentaux du Caucase jusqu'à la mer d'Azov et l'est de l'Ukraine et vers le nord jusqu'à au moins Voronej. Sur certaines coupes pédologiques (que je ne peux montrer ici), on peut voir que cette bande de terre noire atteint les deux mètres de profondeur. L'intérêt agricultural de ces terres est encore renforcé par le fait qu'elles sont presque rigoureusement plates et donc faciles à travailler, à l'exception de quelques ondulations comme ici. C'est le genre de paysage que Tchekhov a eu devant les yeux la plus grande partie de sa vie.
La mer d'Azov est remarquable par sa platitude pourrait-on dire, à l'image des terres qui l'entourent. La profondeur moyenne de cette mer --il s'agit d'une vraie mer, contrairement à la Caspienne, quoique très peu salée-- ne dépasse pas sept mètres! Ses rives sont également plates, en dehors de quelques talus côtiers qui permettent d'observer l'épaisseur de sol noir de ces terres hautement fertiles. En raison de ces caractéristiques, les bancs de sable comme sur la photo précédente et les lagunes et bassins très salés comme ici sont très nombreux.
Pour bénéficier de cette vue, à pied ou en véhicule tout terrain, il faut venir l'été, de préférence l'après-midi quand le soleil a eu le temps de chauffer les eaux et que certains organismes microscopiques de ces lagunes se mettent alors à fabriquer un pigment rose ou rouge intense.
Le pont de Kerch, qui traverse le détroit de la mer d'Azov et relie depuis 2018 la Russie continentale à la Crimée. Le faible fond aide évidemment. Les Banderistes de Kiev et leurs patrons occidentaux ont essayé à maintes reprises de le détruire par divers moyens : drones, camions bourrés d'explosifs, missiles. Sans autres résultats que la mort d'un couple de vacanciers (en partance pour la Crimée). Quand on examine la construction, on comprend pourquoi.
La Crimée est depuis des siècles un des lieux de villégiature les plus fréquentés par les Russes. Il y en a pour toutes les bourses, depuis les palais de Yalta fréquentés par Staline aux sanatoriums pour le travailleur fatigué (au temps des soviets) et maintenant aux bungalows de plage. L'influence étrangère principale, historiquement et culturellement, est non pas ukrainienne mais turque, et peut-être plus lointainement grecque, à en juger par le nom du site où est perchée cette église : Phoros.
J'aurais bien aimé passer par Yasnaïa Polyana, dans l'oblast de Tula, puisque c'est la première et dernière demeure de Lief Nikolaïevitch, mon écrivain russe préféré et qu'il paraît que c'est un endroit très bien conservé et fort tranquille. Isanaïa Polyana veut dire clairière lumineuse. Malheureusement, un voyant m'a assuré que de voir Isnaïa Polyana, surtout à l'automne, serait pour moi comme de voir Venise, c'est-à-dire mourir, et par excès de prudence sans doute, j'ai préféré remettre cette intéressante expérience pour plus tard. Du coup je suis monté en droite ligne vers le Nord, en passant du côté de Smolensk, où l'on trouve de petits villages à mon goût, comme celui présenté plus haut.
Nous voici à Rgeff (j'ignore comment ça s'épelle en Français mais pour le prononcer, partez du prénom Jeff et rajoutez un r roulé devant). C'est le second monument dédié aux soldats morts que je préfère (après la cathédrale de fer déjà vue). L'idée de la sculpture provient d'un poème russe qui dit quelque chose de ce genre (je cite de mémoire) :
Moscou a ceci de commun avec Paris qu'il est très difficile d'y échapper. La Russie, malgré sa structure en Républiques et régions fédérées, possède ce puissant centre de gravité qui vous aspire à un moment ou à un autre quoi que vous fassiez pour l'éviter. Toutes les voies y mènent, bien plus qu'à Rome, et toutes les voies en partent.
Nous sommes en Carélie, avec ses églises en bois, ses lacis de cours d'eau et de lacs, parfois immenses. Il s'agit de l'île Kiji, destination presque incontournable quand on passe par là. Là, c'est le grand lac Onega, à peine moins grand que son voisin Ladoga (les deux plus grands lacs de la péninsule européenne).
C'est dans les chantiers navals de Piter que l'Akademik Lomonossov, la seule station nucléaire flottante au monde, a été construite (d'autres sont en cours de construction pour des destinations diverses comme l'Ouzbékistan). Puis elle a été tractée par remorqueurs jusqu'à Mourmansk à travers mer Baltique, mer de Norvège, mer de Barents, ce qui est très long, mais ce n'était que la première partie de son immense périple.
Au nord de la Carélie, nous passons dans la péninsule de Kola. Les montagnes ne sont pas très élevées, pas plus de mille mètres mais comme les vallées ne sont guère plus élevées que le niveau de la mer, ça fait tout de même de jolis monts. L'hiver, l'une d'elles sert d'ailleurs de station de ski alpin aux Mourmanskais, grâce à ce dénivelé. L'enneigement est assuré.
Une autre vue de la péninsule de Kola, très belle avant l'hiver. Celui-ci est maintenant tout proche; ce n'est plus qu'une question de jours avant que le blanc n'envahisse tout.
La photo est de piètre qualité. Mais quand vous avez la chance de voir une aurore boréale depuis la fenêtre de votre cuisine et que vous avez l'âme d'un touriste, il faut en profiter et prendre le premier appareil à portée de main car le spectacle peut être bref. Le quartier et la ville en général ne sont peut-être pas les plus coquets qui soient mais l'habitant a droit a de sacré spectacles une bonne partie de l'année et totalement gratuits. A Mourmansk, il fait nuit toute la journée, sauf une sorte de crépuscule vers midi, de fin novembre à la mi-janvier.
Mourmansk est la plus grande ville au monde située à l'intérieur du cercle arctique. C'est un des ports les plus vastes de Russie et à coup sûr un des plus stratégiques. La grande base navale militaire arctique n'est pas très loin dans ce même fjord. La vue ici montre le port commercial, très vaste lui aussi. Ce port a ceci de particulier qu'il n'est jamais pris par les glaces, même au cœur de l'hiver, en tout cas pas suffisamment pour gêner de gros bateaux. C'est vraiment un trait remarquable quand on sait que la Baltique, bien plus au sud, est sur toute sa moitié orientale gelée la plus grande partie de l'hiver.
Toujours le port de Mourmansk en automne. C'est d'ici que l'Akademik Lomonossov après avoir reçu ses dernières couches de peinture et son combustible nucléaire a pris la route pour sa destination finale, à l'autre bout du pays, en Tchoukotka, pour alimenter en chaleur et en électricité la ville de Pivek.






































