(Remarque préliminaire: pour comprendre les subtilités de l'article, il vaudrait mieux d'abord avoir lu la première partie, le test donné en lien vert ci-dessous).
Tout
comme Rimbaud, la couleur des mots est dictée chez
moi essentiellement par les voyelles, les consonnes servant à nuancer la teinte de
base ou à moduler l'intensité lumineuse. Ainsi, pour prendre mon
cas personnel, les consonnes n'ont pas de couleur propre le plus souvent et sont donc neutres, sauf
quelques exceptions, mais prêtent un certain niveau d'intensité lumineuse
constant qui me permet de les ranger en trois grandes catégories : les
claires, les médiums et les sombres (par exemple, N est clair, G est
moyen, C est foncé). Néanmoins, la règle des voyelles qui donnent
la tonalité d'un mot ou d'une syllabe n'est pas toujours vraie,
comme on peut le constater en examinant ma petite liste ci-dessous.
On
peut également se demander la raison qui nous fait associer
spontanément telle couleur à telle voyelle, ou telle syllabe, ou
tel mot. Je n'ai pas d'étude scientifique sous la main, s'il en existe sur le sujet, pour y
répondre de façon catégorique. Mon impression tirée de ma seule
expérience est qu'il n'y a pas une origine mais plusieurs possibles,
parfois superposées, avec un ordre d'importance variable. Autant
dire, bien malin qui peut affirmer sans erreur d'où procède à l'origine chaque
association. Néanmoins, il en est qui semblent relativement
évidentes. Ainsi pour les mots qui sont des couleurs.
Pour
ce qui est du rouge, n'étant pas daltonien, je le vois rouge, comme
le bleu est bleu. De même, comme je l'ai noté dans mon précédent
article sur le sujet (le test), les mots qui ont une couleur de part
leur nature ou par leur fonction symbolique (comme le sapin est vert
par nature ou comme le bœuf est rouge, et non brun ou beige ou blanc
ou noir, en raison de la couleur de la viande), sauf rares
exceptions, sont colorés à l'identique. Quand une chose possède
plusieurs couleurs, le résultat n'est pas un mélange mais c'est la
dominante qui l'emporte : ainsi une salamandre est toute jaune, et
pas jaune noir, d'un jaune doré. Cette logique évidente disparaît
dès qu'on entre dans des degrés d'abstraction de plus en plus en
plus grands, ainsi :
-
Je est jaune paille (et non vert)
-
Tu est bleu
-
Il est blanc (et non rouge malgré le I)
-
Nous est rouge vermillon
-
Vous est rouge bordeaux foncé
-
Ils est blanc
-
Elle(s) est vert comme l'herbe (alors que aile est brun jaune clair).
Et
encore avec les chiffres :
-
0 = blanc pur, lumineux, type cristal de neige
-
1 = blanc crayeux
-
2 = bleu ciel, mat
-
3 = rouge sang, brillant
-
4 = jaune brillant
-
5 = vert lumineux
-
6 = noir ou marron très foncé, voire gris anthracite (alors que
six, écrit en lettres, est rouge sombre)
-
7 = bleu outremer, tirant sur le violet
-
8 = blanc, un peu jaune, lumineux
-
9 = orange mat
-
10 = bordeaux clair,
brillant (aucun rapport donc avec 1 et 0 dont l'association logique devrait donner du blanc)
Quelques
curiosités
pour finir : chez
moi, comme je l'ai
indiqué, les mots n'ont
pour la plupart qu'une seule couleur, quand ils en ont une (certains
n'en ont pas et sont alors gris et je ne serai pas étonné si je les
utilisais moins que les autres).
Mais le
mot couleur est chez moi bicolore rouge et vert, et non pas un
mélange de rouge et de vert, qui donnerait du gris, ou au mieux du
brun.
17
pourrait être bleu clair si on considère les chiffres qui le
composent, 1 et 7, ou légèrement mauve, parme pâle disons, mais il est
violet foncé comme l'association du bleu outremer pour 7 et du
bordeaux pour 10.
Encore
plus difficile : 14 étant composé du 1 (blanc) et du 4 (jaune)
devrait être jaune clair, mais il est vert sapin et je n'ai pas
l'ombre d'une idée du pourquoi.
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