samedi 1 octobre 2022

Grand temps pour l'Europe de crier le nom de son ennemi: U.S.A, U.S.A, U.S.A!

 Après le sabotage de Nord Stream 1 et 2, qui rend pratiquement impossible toute marche arrière dans la voie suicidaire que suit l'Allemagne, il est plus que temps que les Européens se réveillent, et pointent leur index vers l'Ouest en épelant de leur plus forte voix le nom de leur ennemi commun: U.S.A, U.S.A, U.S.A!

le diplomate Cao YI résume l'affaire

Qui de l'Oncle Sam ou de ses proxys a réellement fait le coup n'a qu'une importance très secondaire et de toute façon personne ici ne cherchera plus loin que le suspect habituel, de peur de trouver. Vous connaissez la doctrine des trois singes : ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire: c'est la doctrine de l'Europe quand cela concerne notre grand "ami" d'Amérique. Mais croire que la Russie a fait le coup est du même niveau que croire qu'elle a bombardé pendant trois semaines la centrale nucléaire de Zaporojia qu'elle occupe! En fait, on a un quatrième singe de plus en plus répandu dans ce coin du monde : celui qui ne réfléchit pas.

L'Allemagne, cette grosse dinde, semble fichue. Elle réunit une quantité de circonstances anormalement élevée qui  joue en sa défaveur, et cela au pire moment, sauf si bien sûr son but est l'auto-destruction. Avoir par exemple autant de ministres "Vert" aux postes clés, à cette croisée des chemins, est une vraie malédiction puisque ce groupe politique se partage à peu près également entre les idéologues inhumains (transhumanistes est le terme en novlangue) et les incompétents de bonne volonté. Cela lui pendait au nez depuis un bon moment mais l'application actuelle de ce programme vert, dans toute sa rigueur germanique, est d'une rapidité et d'une brutalité qui surprennent même les plus pessimistes. Je dis programme en plaisantant. Il existe grosso modo deux thèses opposées pour expliquer le cours des événements actuels: l'incompétence ou le complot sorti du cerveau génial de Schwab ou d'un de ses crânes d'oeuf de congénères débarqués de quelque soucoupe; personnellement, je m'en tiens à la version la plus probable : l'incompétence, c'est-à-dire, un mélange de stupidité, d'ignorance, d'arrogance, de corruption et d'aveuglement.

Non, je ne crois pas du tout que c'était le plan de départ. En revanche, je suis entièrement persuadé que certains, en particulier côté US, ont très vite compris le potentiel de la situation, une fois que nos abrutis en chef ont démarré leur programme d'extinction des lumières avec leur tristement fameuses sanctions "anti-russes" (celles-là vont rester un sacré bout de temps dans les annales historiques, à supposer qu'il y ait des annales). En gros, et en caricaturant à peine, tout le monde, je veux dire la Terre entière, s'est pris la baffe des sanctions, à commencer par l'envoyeur, sauf la cible visée, la Russie.  Ce résultat n'était pas prévu, j'en mettrais ma main au feu. Des médiocrités comme Sullivan, Blinken, Austin, Miley, Harris sans parler de Biden n'ont de plan qui excède le mois en cours. Quand vous arrivez à mettre au pouvoir un tel ramassis d'invertébrés et/ou de stipendiés par le lobby monetaro-militaro-industriel si ce n'est par le lobby pharmaceutique, il devient inutile de chercher un plan. Néanmoins les effets d'aubaine restent et il n'est nullement besoin d'être très fin pour flairer la bonne aubaine, le cadavre à dépecer.

Eh bien le cadavre et la bonne odeur de charogne viennent aujourd'hui d'Allemagne (ceux d'Ukraine ne sentent pas bon, trop d'os, plus rien à tirer de juteux pour le faux aigle, vrai vautour de Washington). Mais ceux qui, en France, se réjouissent déjà de profiter de la bonne aubaine -- l'élimination de facto de l'industrie allemande et donc du voisin encombrant -- se fourrent le doigt dans l'oeil très profondément. Je n'ai pas de sympathie particulière pour l'Allemagne, on pourrait même dire  sans grand risque que j'ai à son égard un préjugé défavorable, certainement venu de mon ignorance envers cette nation et même ce peuple (trop vu de films américains sans doute). Mais croire que je vais individuellement ou collectivement, en tant que Français, profiter de l'effondrement du voisin d'outre-Rhin, me semble au mieux une farce. Un tout petit peu de réflexion me dit qu'on ne sera pas les gagnants de l'opération, loin de là. 

Voyons voir, que peut-il se passer suite à l'effondrement du secteur industriel allemand, c'est-à-dire européen (en excluant la Russie bien sûr)? A court ou moyen terme, la question sera pour les entreprises allemandes de survivre. Elles auront en gros deux choix pour cela : s'expatrier ou se vendre (ou les deux). Si la première solution est retenue, ce ne sera certainement pas pour aller en France, côté Guermantes (idée grotesque au plus haut point) mais bien probablement du côté de chez Swann. Si la seconde prévaut, ce sera non pas selon la loi du plus offrant mais la loi du plus fort et vous savez qui est le plus fort dans notre partie du monde. Théoriquement, les Chinois, voire les Indiens, pourraient prendre leur part si les dés n'étaient pas pipés mais ils le sont et le seront encore plus à l'avenir. A moins que la guerre, la vraie, ne s'étende jusqu' à nos contrées, je doute que ces acteurs puissent participer à la vente à la découpe des actifs germaniques puis européens, autrement que de façon marginale. De toute façon, ils sont plus intéressés par les marchés asiatiques et africains. A plus long terme, les Allemands vont tout de même finir par se poser les bonnes questions et l'une des toutes premières sera : à quoi bon rester dans l'Euro? Leur seul intérêt, énorme cela dit, pour figurer dans cette triste bande est, ou a été, de propulser leurs exportations jusqu'à la stratosphère grâce à une monnaie beaucoup moins forte que s'ils étaient restés avec leur mark (vous vous demandiez peut-être pourquoi l'UE avec l'Allemagne à sa tête avait si volontiers accepté en son sein des boulets parfaitement identifiés comme, au hasard, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie, eh bien maintenant vous avez la réponse: rien de tel pour faire baisser une monnaie). La plus grosse partie de leur industrie disparue (d'une manière ou d'une autre, voir plus haut), cette motivation disparaît. Et comme ils n'ont plus rien à perdre, ils sortent de l'Euro. Une fois l'Allemagne partie, la zone Euro ressemblera à l'empereur du conte pour enfants. Plus d'industrie, plus guère d'énergie, pas de matière première et pas suffisamment de nourriture pour tout le monde (avec les politiques agricoles vertes de ces dernières années et la hausse vertigineuse des prix de l'énergie, on peut le considérer comme un fait acquis). Autant dire que tous les fondamentaux d'une économie solide auront disparu.

Le scénario que je décris plus haut est le plus probable. Ce n'est pas le seul. On a le droit d'être plus optimiste. Mais je dirais que la fenêtre temporelle pour espérer avec quelque semblant de raison un avenir un peu moins sombre (inutile d'attendre un futur radieux pour les décennies à venir) est tout proche de se fermer. Nous avons déjà beaucoup perdu ces derniers temps, à tous les niveaux, mais nous ne sommes pas dans le trou, pas encore. Il reste dans notre pays un réseau d'infrastructures, une administration peut-être fainéante mais encore honnête et fonctionnante si j'ose dire (j'ose beaucoup) et surtout quelques beaux restes de compétence dues aux anciennes générations (ce n'est pas de la faute de la nouvelle si on lui a lavé le cerveau de tout savoir utile dès la maternelle). Tout cela vaut la peine d'être préservé et peut l'être encore, sans doute. Mais il faut faire vite. La pourriture est en train de se répandre, comme souvent, en commençant par la tête, le savoir réel, qui permet de produire des biens matériels utiles comme des boîtes de petits pois, de l'essence raffinée, de l'électricité à un coût abordable ou un bon livre, est en train de se perdre. Il va falloir des transformations radicales dans un temps très limité. Comment un tel changement peut-il se produire est la question qui fait peur. Politiquement, n'y comptons pas. Par des blocages ciblés, des grèves massives, y compris des urnes, peut-être... Des barricades, la révolution, à la Bastille, sûrement... 

Excusez-moi, je plaisantais, je ne peux pas m'en empêcher. Pour la dernière phrase, je plaisantais. Non bien sûr, il n'y aura rien de tout ça. Ces jours-là sont passés depuis belle lurette. Il n'y aura plus ni révolution, ni guerre civile ni guerre du tout : on ne le mérite pas. On va tranquillement suivre notre chemin sans faire de vagues, et continuer nos toute petites affaires comme des vieillards et des enfants idiots. Rassurez-vous, on va continuer à vivoter, longtemps, j'en suis sûr, tout comme les Égyptiens ont continué à vivre après le dernier des pharaons bâtisseurs.

Vous voulez connaître le fond de ma pensée? Pure rhétorique car je vais vous la donner, que vous le vouliez ou pas.  La vision du futur qui me vient spontanément à l'esprit, la voici : un pays en voie rapide de sous-développement, où de modernes bidonvilles (mais pas mieux que les anciens) envahissent le paysage, qui survit de tourisme, d'une agriculture de subsistance et de pots de vin. Les anciennes centrales nucléaires, depuis longtemps arrêtées et abandonnées relâchent leur poison sans que ça fasse beaucoup d'émoi parmi les indigènes pustuleux, vêtus de peaux de mouton et de sacs plastiques récupérés dans quelque décharge sauvage avoisinante. 

Et si le réchauffement climatique est à la hauteur des prophéties de malheur, ce sera en fait notre plus grande chance : on pourra se contenter de pagnes et de claquettes made in China, même en hiver.



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