lundi 13 janvier 2014

Ces livres fameux qui nous tombent des mains

Presque aussi instructif et distrayant que d'établir la liste de ses œuvres favorites, en vue d'une bibliothèque idéale - mais peut-être la constituerais-je un jour elle aussi, au moins les titres - est d'établir la liste de ces romans fameux qu'on n'a jamais réussi à terminer. Les raisons peuvent être assez diverses. Dans mon cas, voilà à quoi ressemblerait une telle liste, sans ordre aucun:
-Ulysse de Joyce : pas loin d'avoir terminé mais non, décidément, c'était un peu trop... de tout; à ma stupéfaction, certains "procédés" rappellent de façon saisissante des passages du roman La maison près du cimetière de Le Fanu (excellent en plus d'être distrayant), soupçon confirmé par l'auteur qui dit s'en être inspiré pour Finnegan's Wake.
-Madame Bovary : les dialogues, je crois, me posent problème, car dans le même genre, j'ai adoré Anna Karénine,
-Le voyage au bout de la nuit : trop long, trop de nuit, trop de ...,
-La chartreuse de Parme,
-Belle du Seigneur : j'ai essayé deux fois; la première selon la méthode traditionnelle, en commençant par le début, mais je n'ai pas dû terminer le premier quart; la seconde, considérant mon premier essai et le fait probable que je n'arriverais jamais au bout d'un roman aussi énorme si je recommençais depuis le début (très rares sont les romans dépassant quatre cent pages que j'ai eu envie de lire intégralement) j'ai donc choisi de commencer vers la fin, mais sans beaucoup plus de succès : qu'on le prenne par un bout ou par l'autre, et malgré toutes les louanges que j'ai pu entendre à propos de ce livre, ça ressemble pour moi beaucoup trop à un phantasme étiré sur mille pages,
-un roman de Sartre dont j'ai oublié le nom (peut-être bien La nausée),
-Dom Juan (de Molière),
-Gargantua (ou Pantagruel?): contrairement à Rabelais, j'aime ce qui est dense et concentré,
-Frankenstein : et pourtant le sujet a tout pour me plaire,
-The man in the high-castle, le chef d'oeuvre supposé de Philip K. Dick, impossible pour moi de passer le premier quart; et pourtant c'est le roman le plus soigné de l'auteur, de loin,
-Lord Jim: question de style je crois; Conrad est a priori un auteur fait pour moi sauf qu'a posteriori je n'arrive jamais à la fin de ses livres sauf Heart of Darkness parce qu'il est bref,
-A Rebours,
- tous les romans de Faulkner qui ont eu le malheur de passer entre mes mains,
et ajoutons, puisqu'il est le clown clou littéraire du moment paraît-il, deux romans de Houellebecq dont je ne veux même pas me rappeler le nom : polémiste et essayiste talentueux certainement mais parfaitement incompétent comme romancier.
En fait, il y en a bien d'autres dont je n'ai même pas lu une traître ligne, dégoûté précocement par quelque lecture antérieure. Ainsi, Mort à Venise m'a dégoûté de lire non seulement les romans de Mann mais tous les romans austro-allemands du vingtième siècle.
En revanche, j'ai lu deux fois le roman Isabelle de Gide : une première par ignorance et opportunité, une deuxième pour vérifier qu'il était bien aussi vide qu'il le paraissait (il l'était en effet).

2 commentaires:

  1. Je dois dire que ta liste , quoiqu'intéressante, me semble parfois surprenante, car j'ai personnellement adoré Ulysses , Anna Karenine, Lord Jim, et Frankenstein.
    Par contre, je n'ai jamais rien pu finir de Proust. Trop de verbiage oiseux.
    De même, certains romans modernes, écrits plutôt pour que l'auteur continue à avoir son nom sur la liste des ventes (Mussolini, Houellebecq, et de nombreux illustres inconnus), et sont bâclés, creux, vides de sens.

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  2. Ma foi, tes goûts ne sont pas aussi éloignés des miens qu'on pourrait le croire. En fait tous les auteurs que j'ai cités à quelques exceptions près, sont des écrivains que j'apprécie, pour d'autres ouvrages, ou du moins qui m'intéressent. En revanche, j'aime la Recherche du Temps Perdu, même si je t'accorde sans problème qu'il y a là un nombre de pages superflues hors du commun, et quelques passages ridicules de surcroît, comme la description "impressionniste" et surtout interminable d'un déjeuner au Grand Hôtel (ce doit être dans "A l'Ombre des les Jeunes Filles en Fleur", pourtant un des meilleurs de la série). Il y a beaucoup d'obstacles, chez Proust, c'est certain, mais c'est un très grand conteur d'histoires, qui m'a parfois fait songer dans ses meilleurs moments, comme dans Sodome et Gomorrhe, non pas au Marquis de Sade, Dieu merci, mais... aux Mille et Une Nuits : curieux, non ?
    Pour Houellebecq, je suis parfaitement d'accord avec toi, au moins pour le romancier; son petit livre Rester Vivant est intéressant et bon dans l'ensemble mais je ne sais pas comment on peut qualifier ce genre de texte.

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