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NMQEAC est le troisième roman de science-fiction que j’ai
écrit. De même que les deux premiers, Les Voyages D’Abe Tsumbo puis Fille Des Etoiles, son thème est celui de la rencontre avec extraterrestres, souvent fatale. Mais
contrairement aux deux précédents, l’action se déroule uniquement sur Terre.
Pas de voyage au long cours, pas de planète exotique cette fois. Il s’agit en
effet ici d’une invasion de la Terre par des extraterrestres
conquérants, dotés d’une technologie plus puissante que la nôtre d'au moins une magnitude.
J’avais déjà touché au sujet dans la novella bien nommée Invasion mais qui
était écrite sur un mode léger, plutôt humoristique. Cette fois, j’ai pris mon
sujet vraiment au sérieux, à bras le corps, si hypothétique qu’il soit. Son
réel sujet est bien sûr la guerre, la guerre totale, l’authentique "der des der".
Une forme possible d’apocalypse en somme. Je suis parti en effet de l’hypothèse
la plus réaliste selon moi, à savoir que des extraterrestres capables de faire
un voyage interstellaire, qui plus est dans un vaisseau immense, ont forcément
un savoir et une technologie sans rapport avec les nôtres, un peu comme si nous
étions soudain aux prises avec une espèce armée de tanks, de mitrailleuses et
d’avions de chasse alors que nous n’avions que des massues et des sagaies. De
là, il s’ensuit nécessairement que l’issue du combat est connue d’avance et ne
peut en réalité faire l’objet d’aucun débats. Nul héros ne peut vous sauver
dans un pareil cas. Aucune chance, aucun miracle scénaristique qui ne soit pas
entièrement gratuit, ne peut changer ce fait simple : nous, les Terriens,
allons perdre la guerre. La seule chose qui reste à négocier avec un ennemi
aussi puissant est les conditions de la reddition. Nous, les Français,
connaissons bien le sujet.
Un autre principe que j’ai adopté pour ce roman, tout aussi
réaliste me semble-t-il, est qu’une civilisation extraterrestre capable de
voyager entre les étoiles ne va pas sans une culture avancée et donc une
éthique au moins aussi exigeante que la nôtre (celle que nous avons maintenant
dans les pays occidentaux tout au moins). En fait, sans cette idée très
raisonnable à mon avis, il n’était plus besoin d’écrire un roman, l’histoire
aurait pu tenir en trois paragraphes, d’un intérêt très mince, du genre :
ils sont venu, ils ont vu, ils ont vaincu. Les extraterrestres de mon récit,
que j’ai baptisé les Elohim, non sans raisons derrière la tête, sont en effet
des êtres à scrupules. Notre planète est de leur point de vue la Terre Promise
des Juifs des temps anciens (et modernes) et ils n’y renonceront pour rien au
monde, surtout maintenant qu’ils ont fait un si long voyage pour l’atteindre.
Mais ils ne peuvent davantage se résoudre à éliminer une autre espèce
intelligente comme on éliminerait une espèce nuisible. Et c’est dans cet espace
étroit que se tient l’intérêt de mon histoire. Naturellement il y a beaucoup
d’autres thèmes abordés et quelques rebondissements, dont un ou deux, j’espère,
assez inattendus, mais c’est bien le sujet central, l’idée forte du roman.
Les péripéties de cette guerre courue d’avance m’intéressant
assez peu (je n’en raconte qu’un épisode, en mode flash-back, qui a une
importance cruciale pour le personnage principal et donc pour le roman), je me
suis plutôt concentré sur ses aspects politiques. J’ai imaginé un monde légèrement
différent du nôtre, si légèrement que certains lecteurs distraits pourraient ne
pas s’en rendre compte, situé à une époque très voisine. Dans cette espèce
d’uchronie, ou de monde parallèle si vous aimez mieux ça (moi pas), vingt-sept
pays d’Amérique se sont rassemblés pour former une Fédération, le dernier
bastion de la résistance terrienne contre les envahisseurs. Suite à divers
déboires très prévisibles, une femme sans grande expérience s’est retrouvé propulsée au
poste de Présidente de la Fedération, une amateure en quelque sorte, mais du
genre très coriace. C’est elle qui va négocier avec les Elohim. Néanmoins, je lui ai donné plutôt le rôle d’antagoniste dans cette histoire,
sans doute parce que je n’aime pas les politiciens, quel que soit leur sexe ou
leur race, et aussi pour une autre raison que je ne peux dévoiler sans
commettre un spoiler majeur. Je crois que pour ce personnage, j’ai été inspiré
par la série Battlestar Galactica, même si ma Présidente a peu à voir
physiquement et psychologiquement avec la Roselyn de BG (série que je
recommande grandement). A noter que dans cette uchronie, la capitale de la
Fédération Panaméricaine s’appelle Kairn, ville imaginaire évidemment, mais
très inspirée par notre Kourou (c’est en fait un mix entre Kourou et Cayenne en
plus grand). Dans ce monde, la Guyane n’est plus française et appartient
vraisemblablement au Brésil ou peut -être, allez savoir pourquoi, au Mexique.
Ce livre est aussi le second tome de ma série : Sept
Cercles De L’Enfer. Comme vous le savez peut-être, le plus célèbre des enfers,
celui de Dante, comporte en fait neuf cercles, mais j’ai choisi d’éliminer
celui des limbes, réservé aux païens et autres croyants d’avant JC, et celui
des hérétiques, estimant qu’ils étaient trop partiaux et constituaient une
limitation inacceptable de la liberté de penser. Bon, la vérité est que j’aime
le chiffre sept. Question de consonance, je crois, ou peut-être de couleur (je suis synesthète) Dans ce cadre, NMQEAC est plus particulièrement, il me semble,
une illustration du deuxième cercle, du moins pour ce qui concerne le
personnage principal, Giv Archambaud. Et non, je ne vous dirai pas quel genre
de pêcheur on trouve dans le deuxième cercle.
Le titre, faussement drôle, fait quant à lui référence au
fait que le dieu des Elohim est une Mère, leur mère à tous en fait, et qu’elle
se situe dans les Cieux, certes, puisqu’elle se trouve dans le grand vaisseau
qui les a amenés en orbite terrestre. Cette Mère omnisciente (ou presque) et
toute puissante peut à volonté prendre possession de n’importe lequel de ses
enfants quand le besoin s’en fait sentir et parler par leur bouche. Bien que ce
ne soit pas explicité plus que ça dans le récit, on doit comprendre si on est
un peu malin que tous les extraterrestres sont fabriqués par la Mère à
l’intérieur du vaisseau grâce à une méthode qui m’est restée à ce jour,
j’avoue, entièrement inconnue.
Un
dernier point. Je ne suis pas un écrivain à confidences. Je n’ai donc pas d’alter
ego, de porte-voix dans mes fictions censé marteler mes excellentes idées ou diffuser les épisodes les plus mémorables de ma biographie. Mais il m’arrive d’esquisser dans l’arrière-plan
une tête assez semblable à la mienne, plutôt de profil ou de trois quart dos. Pas vraiment un figurant comme dans les
films d’Hitchcock mais un second ou plutôt troisième rôle si cette dernière
sorte existe. C’est ici le cas. Peut-être certains esprits perspicaces sauront
me reconnaître.
Le roman intégral peut être trouvé ici.
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